• J'en ai tellement à lire que cet ouvrage de Dominique MEDA et de Hélène PERIVIER attendra un peu. Mais, il fera partie de mes prochaines lectures.

    La question est posée : l'émancipation de la femme, dans notre société actuelle et toujours en perpétuelle évolution, n'est-elle pas en train de se morfondre ? Quelles sont les solutions pour la redynamiser ? A vos neurones !!!

     

     

    Les Françaises conjuguent un haut niveau d'emploi et une fécondité enviée par beaucoup. Mais les moyennes nationales cachent en réalité une situation dégradée.

    Leur taux d'activité est toujours inférieur à celui des hommes, leurs emplois de moindre qualité, leurs rémunérations plus faibles, leur temps de travail plus réduit, et elles restent en charge de l'essentiel des tâches domestiques et familiales.

    Il y a là non seulement une évidente injustice, mais aussi une lourde hypothèque sur notre avenir collectif. Plus de femmes en emploi, ce serait moins de pauvreté, des comptes sociaux plus équilibrés et des investissements d'éducation enfin valorisés. Ce livre propose d'examiner les conditions d'organisation économique et sociale susceptibles de donner aux femmes les moyens de leur liberté. Il dessine ainsi un « deuxième âge de l'émancipation », profitable à l'ensemble de la société.<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p> 

     

    Dominique Méda est sociologue, chercheuse au Centre d'études de l'emploi (CEE). Elle est l'auteure de nombreux ouvrages, dont Le temps des femmes (Flammarion, 2001) et Faut-il brûler le modèle social français ? (en coll. avec Alain Lefebvre, Seuil, 2006).<o:p></o:p>Hélène Périvier est économiste à l'OFCE. Spécialiste de l'emploi des femmes, de la politique familiale et des minima sociaux, elle est l'auteure de nombreux articles. Elle a notamment co-dirigé Travail des femmes et inégalités (Revue de l'OFCE, n°90, 2004).

     

    Introduction

     

    L'émancipation des femmes est l'un des faits sociaux majeurs de ces cinquante dernières années. Inutile de refaire la liste de leurs conquêtes : elle est connue et reconnue. Aujourd'hui, la condition d'une femme de vingt ans a peu à voir avec celle de sa grand-mère au même âge.

     

    Cette évolution concerne l'ensemble du monde occidental. Mais elle prend en France des formes singulières. Les Françaises conjuguent en effet un haut niveau d'emploi et une fécondité soutenue, enviée par beaucoup de nos voisins européens. Vues de loin, elles auraient réalisé la quadrature du cercle et constitueraient ainsi l'un des fronts les plus avancés de l'émancipation des femmes et de la modernité sociétale.

     

    Alors de quoi se plaignent-elles ?, se demandent mezzo vocce nombre d'observateurs. Il reste certes des inégalités à résorber, mais le train est lancé, pense-t-on : désormais, le temps fera son œuvre et achèvera le travail entamé par le volontarisme et les revendications. Certains annoncent même une ère prochaine de domination des femmes et de féminisation des représentations, des modèles, des symboles, au détriment des hommes. D'autres vont jusqu'à dénoncer les dangers que font courir à la société de telles évolutions : la confusion des rôles mènerait inéluctablement à la « dévirilisation » des hommes, d'une part, à la perte des repères et au déclin de l'autorité, de l'autre.

     

    Le sentiment dominant d'une dynamique d'émancipation, sinon accomplie, du moins irréversible explique en grande partie le fait que la question des inégalités entre les sexes soit absente du débat politique et social. La réalité est pourtant différente et appelle, selon nous, une autre réponse que la passivité plus ou moins consentante ou la réaction aigrie.

     

    Si dynamique d'émancipation il y eut à partir des années 1970, celle-ci marque aujourd'hui le pas. Les femmes sont toujours moins nombreuses en emploi que les hommes. Pire, le rattrapage amorcé dans les années 1960 s'est interrompu.

     

    En outre, lorsqu'elles travaillent, les emplois qu'elles occupent sont très différents de ceux des hommes. Tout d'abord, elles ont investi des sphères particulières du marché du travail et se concentrent dans les emplois de service : employées, caissières, femmes de ménage...

     

    Ensuite, leur temps de travail s'est réduit, nourrissant un paradoxe alarmant et quasi inaperçu : les femmes actives sont plus nombreuses, mais elles travaillent moins que les hommes et désormais moins que les générations de femmes précédentes.

     

    Leurs rémunérations sont moindres que celles des hommes, et, pour une partie non négligeable, en raison d'une pure discrimination. Elles sont également plus exposées au risque de pauvreté. Enfin, l'accès des femmes aux postes à haute responsabilité se heurte à la persistance d'un « plafond de verre », tout ceci dans l'indifférence des pouvoirs publics. Dans le même temps, sur le front de la vie familiale et domestique, le partage des tâches entre conjoints est loin d'avoir tenu ses promesses.

     

    De fait, l'émancipation des femmes est restée au milieu du gué et cet inachèvement a conduit nombre d'entre elles dans un piège : de l'extérieur, leur situation a toutes les apparences d'un formidable accomplissement, mais de l'intérieur, celles qui travaillent affrontent un lourd et contraignant cumul de charges quotidiennes, et les autres n'accèdent toujours pas à l'indépendance financière.

     

    En somme, au-delà de moyennes nationales en apparence flatteuses, rien de sérieux n'a été entrepris pour aider les Françaises à concilier les différents aspects d‘une liberté chèrement acquise : accès à l'emploi, investissement professionnel et vie familiale.

     

    D'où le sentiment d'une autonomie désormais presque parfaite en droit, mais en réalité tronquée, voire impraticable. Or ce décalage entre les principes et les faits constitue une injustice sociale intolérable. Relancer la machine de l'émancipation est donc d'abord une question de justice.

     

    Pourquoi cette machine s'est-elle enrayée ? Le débat sur l'émancipation des femmes s'est manifesté jusqu'ici sous les formes conjuguées d'une bataille pour le changement des représentations culturelles et pour la conquête de l'égalité en droit avec les hommes.

     

    C'est encore souvent sur ce mode que se développe la lutte contre les discriminations sexuelles sur le marché du travail, et à juste titre. Mais certains enjeux à la fois collectifs et matériels échappent à cette grille de lecture : ils sont trop matériels pour être appréhendés en termes de représentations culturelles et symboliques, et trop collectifs pour se prêter à une analyse centrée sur le sujet de droit.

     

    Si l'on veut ouvrir un « deuxième âge de l'émancipation » pour faire justice aux légitimes aspirations de millions de femmes, il faut non seulement poursuivre le combat des droits et des représentations, mais ouvrir un nouveau front : celui d'une profonde réorganisation économique et sociale. Car l'autonomie des individus ne peut résulter uniquement d'une réduction des entraves au libre choix de chacun, elle est également - et souvent d'abord - l'effet d'une allocation collective des ressources qui permettent d'égaliser le plus tôt possible les conditions de la construction de soi et de donner à chacun les moyens de choisir et de conduire sa vie.

     

    Cette approche conduit à un féminisme soucieux des femmes et de la société dans son ensemble, c'est-à-dire placé au cœur de la question sociale.

     

    Car l'intérêt des femmes n'est pas celui d'une « minorité », mais bel et bien celui de la collectivité en son entier. Leur permettre de travailler plus et mieux relève d'un impératif de justice sociale en même temps que de l'intérêt général bien compris : il s'agit aussi de dresser de nouvelles digues contre la pauvreté, de favoriser la pérennité de notre protection sociale, de valoriser l'investissement collectif dans la formation de nos enfants... Le féminisme de demain est un combat pour la société dans son ensemble.

     

    Pour progresser dans cette direction, ce livre se propose d'abord de documenter la « panne » de l'émancipation et ses causes, ainsi que les coûts collectifs de la persistance d'inégalités entre hommes et femmes.

     

    Il examine ensuite quelques expériences étrangères qui permettent de mieux poser les termes du débat : si l'émancipation des Françaises est en difficulté, ce n'est le cas ni des Nordiques ni des Américaines. Les premières ont bénéficié très tôt d'une prise en charge collective de la question de l'égalité entre les sexes. Les secondes ont longtemps été les laissées-pour-compte du système libéral, avant que ce dernier ne réalise l'énorme gâchis que représentait leur inactivité.

     

    Ces deux organisations sociétales ont montré que l'émancipation des femmes pouvait emprunter un chemin socialisé et égalitaire ou, à l'inverse, un chemin libéral. Quel sera celui de <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName w:st="on" ProductID="la France">la France</st1:PersonName> ? Nous formulons à la fin de cet essai un ensemble de propositions susceptibles d'ouvrir cette nouvelle « voie française. »

     


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  • "...l'homme est délaissé, parce qu'il ne trouve ni en lui, ni hors de lui une possibilité de s'accrocher. Il ne se trouve d'abord pas d'excuses. Si, en effet, l'existence précède l'essence, on ne pourra jamais expliquer par une référence à une nature humaine donnée et figée; autrement dit, il n'y a pas de déterminisme, l'homme est libre, l'homme est liberté, l'homme est condamné à être libre. Condamné, parce qu'il ne s'est pas créé lui-même, et par ailleurs cependant libre, parce qu'une fois jeté dans le monde, il est responsable de ce qu'il fait."


    Jean-Paul Sartre


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  • Monsieur Nicolas Hulot,

    Mesdames Messieurs les représentants du Comité de veille écologique,

    Mesdames Messieurs les représentants les associations de protection de l'environnement,

    Mesdames Messieurs, citoyennes et citoyens, signataires du Pacte écologique et grands témoins de cette manifestation.

    Ici, et devant vous, je réaffirme mon engagement à mettre en œuvre, si je suis élue, le Pacte écologique. Je réaffirme solennellement ma détermination à faire de la France le pays de l'excellence environnementale, comme je m'y étais engagée bien avant la publication du Pacte écologique.

    Mais je voudrais avant toute chose vous remercier, vous, le peuple de l'écologie, pour reprendre une expression qui vous est chère, Nicolas Hulot. Par votre détermination, votre expérience, la diversité de vos approches, la pertinence de vos analyses, vous avez imposé l'écologie dans le débat politique. Vous avez obligé tous les candidats à prendre position.

    Vous avez révélé à ceux qui ne l'avaient peut être pas encore compris qu'il ne nous reste que quelques années pour agir, pour maîtriser une croissance irresponsable et incontrôlée qui mène le monde à sa perte.

    Je n'ai, pour ma part, eu aucun problème pour intégrer ce message que je porte depuis longtemps.

    Cette nécessité d'agir m'est apparue dès le Sommet de la Terre à Rio en 1992 où, Ministre de l'Environnement, je représentais la France. Plus récemment, dans la Région que je préside, j'ai montré la voie.

    J'ai construit notamment le premier "lycée Kyoto" d'Europe, fonctionnant sans énergie fossile et utilisant des biomatériaux. J'ai développé la filière "bois énergie" et la récupération d'eaux pluviales. J'ai créé avec les associations les emplois verts.

    Mais mes convictions ne seraient rien si elles ne se traduisaient pas en actions concrètes. L'excellence environnementale que je veux porter n'est pas un slogan, n'est pas une annonce circonstancielle.

    C'est un engagement à agir avec détermination.

    Je sais aussi que ma seule détermination ne sera pas suffisante. Je sais que les citoyens doutent de l'efficacité de l'action publique.

    En décidant de ne pas présenter votre candidature, vous avez, Monsieur Nicolas Hulot, déclaré que vous choisissiez la confiance plutôt que la défiance. Mais vous avez aussi exprimé votre inquiétude à voir s'évaporer dans la "politique de réalité" les engagements des candidats pressés par la médiatisation du Pacte écologique. Je veux ici vous redire que je ne cesserai de promouvoir les principes et les orientations avancées dans le Pacte.

    Si je suis élue à la Présidence de la République, je prendrai directement à ma charge l'impulsion d'une politique ambitieuse de protection de l'environnement et de promotion du développement durable. Mais j'aurai aussi besoin de votre soutien, de votre aide et de l'énergie du "peuple de l'écologie".

    Dès le 22 janvier, j'ai appelé tous les Français à signer le Pacte écologique. Je renouvelle aujourd'hui solennellement cet appel. Car je suis convaincue que cette prise de responsabilité collective permettra d'avancer plus rapidement vers la transformation de la société que nous devons engager.

    J'ai déjà détaillé, dans la réponse qui vous a été communiquée le 5 janvier, les orientations et mesures que je mettrai en œuvre. Je veux ici insister sur quelques points qui me semblent essentiels.

    Ma priorité sera la lutte contre le changement climatique. Les experts du GIEC, réunis depuis lundi à Paris, nous disent que nous n'avons que dix ans pour agir, dix ans pour contenir le réchauffement global dans la limite de 2°C. Les citoyens sont inquiets. Ils ont raison. Ce sont nos enfants qui souffriront de l'incurie des décideurs ou qui bénéficieront de notre courage. Il va falloir faire des choix difficiles. Je suis prête à faire ces choix, car je sais que ce sont des choix indispensables.

    Je veux mettre en œuvre une politique énergétique ambitieuse et réaliste, fondée sur les économies d'énergie, la promotion de l'efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables décentralisées. Cela signifie un programme d'isolation dans l'habitat ancien portant sur 100.000 logements par an. Cela signifie que plus un seul permis de construire ne sera attribué s'il n'intègre pas l'usage des énergies renouvelables. Cela signifie imposer la vérité des coûts sur le transports de marchandise par la route pour orienter le trafic vers d'autres options plus économes. Cela signifie développer les énergies renouvelables pour atteindre le seuil de 20% en 2020. Ce développement permettra alors de réduire la part de l'électricité d'origine nucléaire.

    Cette politique énergétique doit être ambitieuse car nous avons aussi une responsabilité planétaire. Si le changement climatique affecte tous les pays du monde, les plus démunis seront aussi les plus vulnérables. Par ailleurs, nous ne pouvons tolérer qu'il y ait encore, dans le monde en développement, 2 milliards d'habitants qui n'ont pas accès à l'énergie. Les pays développés ont une responsabilité plus importante et plus ancienne. L'excellence environnementale est aussi un engagement de solidarité.

    Donner accès à l'énergie au plus grand nombre en respectant les limites écologiques de la planète, c'est cela l'ordre juste en matière d'environnement. La France et les pays développés doivent donc faire plus d'efforts, et diviser par 4, avant 2050, leurs émissions de gaz à effet de serre.

    Enfin nous devons être lucides. Les ressources pétrolières devenant rares, les tensions et les conflits pour contrôler ces ressources risquent de se multiplier. Réduire notre dépendance au pétrole c'est conjurer ces périls. Fonder le développement global sur les énergies renouvelables c'est promouvoir la paix. On ne fera pas la guerre pour contrôler le soleil ou le vent !

    Aussi je réaffirme le projet de cette nouvelle politique énergétique - combinant économie, efficacité et solutions renouvelables - que je veux mettre en œuvre en France, dynamiser avec l'Europe et promouvoir dans le monde.

    Je ne crois pas que l'environnement et les équilibres écologiques doivent être laissés au bon vouloir des marchés ou à l'égoïsme des Etats, y compris les plus grands comme les Etats-Unis dont le mépris affiché par l'administration Bush à l'égard du changement climatique est aussi incompréhensible que terrifiant. La protection de l'environnement nécessite des politiques publiques fortes. Elle nécessite aussi des instruments économiques et fiscaux pour orienter les productions et la consommation.

    Il est temps d'engager une réflexion de fond sur la qualité de la croissance. Si cette croissance reste le moteur de notre société, nous ne pouvons continuer à alimenter ce moteur en prélevant les ressources naturelles au delà de leur capacité de régénération. Nous ne pouvons continuer à faire fonctionner ce moteur en accumulant des polluants et des déchets au-delà des capacités d'absorption de notre planète.

    J'engagerai donc un vaste chantier pour réformer la fiscalité écologique afin d'intégrer le coût des impacts environnementaux dans le prix des produits et des services et mettre les instruments existants en cohérence avec le principe pollueur payeur. Dans ce cadre je mettrai en œuvre une adaptation de la taxe carbone proposée par le Pacte. Cette réforme de la fiscalité devra se faire en restant à « pression constante » pour ne pas décourager les entrepreneurs et ne pas handicaper les moins favorisés.

    Cette nouvelle approche nous aidera aussi à percevoir la préservation de l'environnement comme une opportunité et non plus comme une contrainte.

    Opportunité de développer de nouvelles activités et de nouveaux emplois.

    Opportunité d'une approche différente des modes de consommation et de production.

    Opportunité de développer l'économie circulaire, déjà expérimentée avec succès chez nos voisins du nord de l'Europe.

    Opportunité d'inventer de nouveaux services en développant l'économie de fonctionnalité.

    Je n'ai pas le temps, ici et maintenant, de présenter en détail les lignes d'actions que je retiens pour préserver la biodiversité en France et dans le monde. Je veux cependant réaffirmer qu'en m'appuyant sur l'approche par écosystème, je travaillerai à la mise en place d'un réseau écologique national. Je veux aussi réduire l'impact de notre économie sur les écosystèmes lointains.

    Ceci nous conduira à demander une réforme en profondeur des politiques de pêche, des règles d'exploitation forestière et de commercialisation du bois.

    Ceci nous conduira à réformer le code des marchés publics pour intégrer le critère d'excellence environnementale.

    Ceci nous conduira également à engager une réforme anticipée de la Politique Agricole Commune pour promouvoir – enfin – une agriculture respectueuse des agriculteurs, offrant une juste rémunération aux producteurs, fournissant des produits de qualité aux consommateurs et préservant les paysages et la biodiversité. Sur ce point je souhaite aller au-delà des recommandations du Pacte écologique.

    La troisième priorité concerne la réduction des pollutions diffuses de l'air et de l'eau afin de limiter les impacts préjudiciables sur notre santé. Les principes de précaution et de prévention doivent structurer les politiques publiques. Agir en amont est aussi une mesure de saine gestion des ressources de l'Etat. Dans un monde où les charges de santé explosent du fait de maladies professionnelles ou de cancers induits par les substances dangereuses que nous utilisons sans contrôle, il est temps de redonner tout son importance à la prévention de ces pollutions. L'information des consommateurs est un préalable. Mais cela ne suffit pas... Il faut engager des programmes ambitieux, par exemple, pour réduire l'usage des pesticides ou pour favoriser la substitution des produits les plus toxiques.

    Je voudrais pour conclure souligner que les mesures techniques ou sectorielles ne seront rien, si nous ne nous dotons pas des instruments institutionnels, des outils permettant de donner vie à une politique de protection de l'environnement et de développement vraiment durable.

    Je me suis engagée à intégrer dans la structure gouvernementale un vice Premier ministre chargé du Développement Durable. Ses compétences couvriront aussi l'aménagement du territoire. Le ministère de l'environnement sera préservé et ses missions seront renforcées pour mieux prendre en compte notre objectif d'excellence environnementale.

    Parce que la promotion du développement durable impose un renouveau de la concertation, une participation citoyenne renforcée, une responsabilité partagée en matière d'élaboration et d'évaluation des politiques publiques je veux établir un nouveau contrat entre les citoyens et les dirigeants du pays.

    Nous devons pouvoir compter sur le peuple de l'écologie pour mettre en œuvre les politiques et mesures qui s'imposent.

    Aussi je veux que soit formellement reconnue la fonction d'utilité publique des associations qui participent aux multiples instances de concertation. Je propose de réformer le Conseil Economique et Social en lui intégrant un collège Environnement et en définissant de nouveaux mandats pour que ce Conseil devienne l'instance de contrôle citoyen des politiques publiques de développement durable. Je souhaite enfin que les associations de protection de l'environnement et de défense des consommateurs intègrent les Comités d'Entreprise pour qu'elles influencent les projets et pèsent pour que les mutations écologiques soient aussi source de performance économique.

    Lorsque la planète est en péril, le gouvernement augmente les quotas d'émissions de CO2 sous la pression des grands intérêts industriels. Ce même gouvernement supprime les Contrats Territoriaux d'Exploitation, et vide de son contenu la loi sur l'eau. Il faut le dire l'écart entre les principes - pourtant inscrit dans la Constitution - et les actes – qui marquent un recul dans tous les domaines – n'a jamais été aussi grand.

    Si les guerres qui se profilent ont pour principales causes les questions énergétiques, alors il faut d'ores et déjà préparer la paix. Préparer la paix, c'est maîtriser notre énergie. De ce point de vue les capacités financières, industrielles et techniques existent. Encore faut-il accepter de les partager et de faire de la recherche le fer de lance de cette reconquête écologique que nous devons à nos enfants.

    Rien ne justifie que les capacités de traitement des déchets soient largement inférieures à celles mises en œuvre pour les produire. Aucune raison ne justifie que la Chine, l'Inde et le Bengladesh, deviennent les nouvelles poubelles du monde, sous prétexte de recycler nos ordinateurs et nos vieux porte-avions car nos frères et nos sœurs, nos concitoyens de l'autre bout du monde, n'ont pas à souffrir de nos négligences.

    Il nous faut refonder notre manière de produire pour tenir compte du devenir des produits, il faut maîtriser notre consommation, et notamment notre façon de nous déplacer, parce que continuer ainsi est tout simplement impossible. C'est au niveau local qu'il faut retraiter nos déchets afin d'en éviter leur transport.

    Il faut là prendre des décisions claires et s'y tenir, les expliquer pour mobiliser toutes les forces économiques, scientifiques et évidemment citoyennes. Il faut une volonté politique pour imposer cet intérêt général aux puissants intérêts financiers du marché. Nous développerons une pédagogie de l'environnement afin que chacun se sente concerné par la survie de notre planète et en devienne un acteur conscient et responsable.

    Je n'ai pas attendu les opportunités de l'agenda médiatique pour porter ce combat. Prendre fait et cause pour la défense de notre patrimoine commun et s'engager sur la voie et la construction d'un monde durable sans lequel aucun avenir n'est possible est un choix. C'est un choix de civilisation que je place au centre de mon action.

    Le développement durable n'est pas un slogan électoral, il est un projet de civilisation alternatif à celui qui actuellement nous mène à notre propre perte. Il n'y a pas de nouvelle donne avec la jeunesse sans nouvelle donne écologique, et c'est avec vous que je veux la construire.

    C'est ensemble que nous pourrons redonner sens au progrès.




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  • Cet article est tiré de D&S (article du 8 Janvier 2007) que je vous conseille d'aller voir. Voici l'adresse : http://www.democratie-socialisme.org/




    D&S existe " depuis quinze ans" et a été l'essentiel de ce temps le mensuel de la Gauche socialiste. Elle est aujourd'hui celui de "Forces militantes pour la démocratie et le socialisme".



    Son comité de rédaction publie cette revue pour animer le débat d'idées, et mener les campagnes nécessaires pour ancrer à gauche le Parti socialiste. D&S veut mobiliser les militants socialistes pour rénover le parti, en faire un véritable instrument démocratique d'action pour la transformation sociale. D&S veut l'unité de toute la gauche. D&S veut l'unité syndicale.
    Après le 21 avril et lors de la préparation du Congrès de Dijon 2003, ses animateurs et militants abonnés se sont partagés entre les motions « Nouveau parti socialiste » et « Nouveau monde » : ils ont agi pour le rapprochement politique des deux courants et pour que l'orientation du parti se tourne vers le mouvement social.
    D&S a milité, a contribué puis s'est félicité de la fusion entre "Nps" (Benoît Hamon Thierry Mandon, Arnaud Montebourg, Béatrice Patrie, Christian Paul, Vincent Peillon, Barbara Romagnan, Yvette Roudy) et "Alternative socialiste" (Jean Jacques Chavigné, Pascal Cherki, Henri Emmanuelli, Marc Dolez, Gérard Filoche, Jacques Généreux, Jean-Pierre Masseret, Louis Mexandeau, Germinal Peiro, Isabelle Thomas, Eric Thouzeau Michel Vergnier...) estimant qu'elle était un pas pour une forte gauche du Parti socialiste, capable de peser sur lui...
    D&S militait aussi pour le rapprochement avec la motion 2, de façon à tirer les enseignements du "non" du 29 mai, dans et hors le Parti socialiste.
    Mais la “synthèse” du congrès du Mans a été imposée en novembre 2005 contre plus de 80 % des adhérents, militants de la motion 5, et contre un grand nombre de militants de la motion 2, décevant les efforts et les volontés agissant et convergeant depuis plus d'une décennie dans le sens d'une forte gauche socialiste ancrant le parti à gauche, en liaison avec le mouvement social.
    D&S avec Force militante ont refusé cette synthèse, proposé un accord avec les amis d'Arnaud Montebourg, qui l'ont refusé le 11 janvier 2006...

    Dés lors, le courant FM-D&S a fusionné, s'est constitué, rassemblant les forces éparses de la gauche socialiste, et reconstruisant une gauche des socialistes capable de tirer les leçons du 21 avril 2002, du 29 mai 2005 et des mouvements sociaux de 2003 (retraites...) à 2006 ( Cpe...).

     





    Pouvoir d'achat, question centrale. Un salarié sur deux gagne moins de 1 400 euros

    C'est le salaire " médian " et non le salaire " moyen " qui est important. En 2000, le salaire mensuel médian brut était de 1 377 euro (soit 9 019 F) soit 1 428 euro pour les hommes (9 353 F) et 1 292 euro pour les femmes (8 462F)

    Le salaire mensuel brut moyen à temps complet dans les entreprises de plus de 10 salariés était de 2 180 euro (ou 14 270 F) tandis que le salaire net moyen est de 1 700 euro (ou 11 135 F)


    Un cadre a un salaire net moyen de 3 280 euro par mois (21 520 F) un ouvrier a un salaire net moyen de 1 250 net (8 180 F) proche d'un employé : ainsi un cadre gagne en moyenne 2,6 à 2,7 fois plus qu'un ouvrier ou un employé.

    Le rapport entre les 10 % qui gagnent 868 euro nets par mois et les 10 % qui gagnent 2 688 euro nets est inchangé (égal à 3,1 c'est-à-dire 3,3 chez les hommes, 2,7 chez les femmes).


    La part des primes avait diminué en 2000 : 86,3 % du salaire est fixe, 0,9 % provient d'heures supplémentaires et 12,8 % sont des primes. (Plus importantes chez les ouvriers et professions intermédiaires que chez les employés et les cadres...).
    Huit millions de foyers fiscaux bénéficient de la " Prime pour l'emploi " (Ppe) : 60 % isolés, 23 % couples mono-actifs, 73 % va à la moitié la moins aisée de la population... Cette prime a coûté 2,5 milliards d'euros en 2001. Cette prime est le fruit des impôts : ce sont des salariés qui la paye à des salariés... à la place de l'employeur qui, ainsi, n'a pas à augmenter les salaires. Au total, 13,9 % des salariés au Smic, soit 2,68 millions dont moins de 4 % sont concernés par la garantie mensuelle. 9,9 % d'hommes contre 19,9 % de femmes sont au Smic.


    Dans les très petites entreprises (Tpe), il y a 30,1 % de smicards alors qu'il n'y en que 4,7 % dans les entreprises de plus de 500 salariés.


    Mais il y a 43,3% de smicards dans l'hôtellerie-restauration auxquels l'Ump veut enlever les malheureuses 10 % de majoration des heures supp' effectuées entre 35 et 39 h !
    Les inégalités se sont accrues. Environ 5 % de la population possède près de 50 % du patrimoine, et à l'autre bout de l'échelle, 10 % en possède moins de 1 %.
    Le Monde du 24 février 2006 publiait un rapport de l'Observatoire national de la pauvreté : en 2003, 3 694 000 personnes vivaient en dessous du seuil de pauvreté avec moins de 50 % du revenu médian - soit 645 euro par mois pour une personne seule. C'est-à-dire 260 000 personnes de plus qu'en 2002. Si l'on prend le seuil retenu dans l'Union européenne - 60 % du revenu médian, soit 774 euro par mois - le chiffre est encore plus accablant avec 7 015 000 pauvres ! " 7 millions de pauvres ", comme l'indique le livre de Jacques Cotta.


    Entre 1996 et 2002, on a observé une diminution quasi-constante de la pauvreté. S'il avait été loin d'engager une action à la hauteur pour prétendre résorber la pauvreté, le gouvernement de Lionel Jospin ne l'avait pas aggravée.
    Le signal alarmant envoyé par l'Observatoire est que le mouvement est reparti à la hausse depuis le retour de la droite au pouvoir. Le taux de pauvreté, qui était, en 2002, de 5,9 % de la population française, est remonté à 6,3 % en 2003.
    Les indicateurs complémentaires disponibles - envolée du nombre de bénéficiaires des minima sociaux ou de Rmistes - renforcent ce constat.


    L'Observatoire s'inquiète ainsi de la " grande précarité d'une large partie de la population, pour qui le moindre incident peut signifier un basculement dans une situation de pauvreté ".


    Avant l'élection présidentielle de 2007, la gauche doit promettre de remédier à ce fléau. En 2007, mieux qu'en 1995, elle doit dire aux électeurs comment elle va réduire pour de bon, la " fracture sociale ".


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