• Un ouvrage de Dominique Méda "Qu'est-ce que la richesse ?" paru en février 2000 aux éditions Champs-Flammarion, 420 pages. La citation ci-après résume assez bien les inégalités sociales et les actuelles questions sur la richesse. Pourrait-on s'en convaincre ?

    "L'hypocrisie consiste à ne s'intéresser qu'au taux de croissance de la consommation sans jamais regarder la manière dont celui-ci se décompose entre les différentes catégories de la population, entre les différentes sortes de besoins. S'il s'avérait que ce sont les désirs d'une minorité qui guide la production, pourrait-on alors vraiment dire que celle-ci est une production socialement utile ?"



    Nous vivons les yeux rivés sur le taux de croissance du Produit Intérieur Brut, comme si celui-ci suffisait à faire de nous des sociétés vraiment riches. Indifférent à la manière dont sont répartis les biens, les services, les revenus et les acquis, le PIB n'est affecté ni par la montée de la violence ni par le développement des inégalités ou l'altération de l'environnement, pas plus qu'il ne le serait par l'accroissement constant du niveau d'éducation, la facilité d'accès à des services publics de qualité, l'amélioration générale de l'état de santé de la population ou la promotion d'une réelle égalité entre les hommes et les femmes.
    Si ce qui importe, c'est ce qui est productif, comment donner de la valeur à des activités qui ne sont productives de rien, ou seulement de relation, de sens, de qualité de vie ? Cette question est particulièrement importante au moment où s'opère une réduction de la durée légale du travail, activité productive par excellence.
    Si les femmes, sur lesquelles pèsent aujourd'hui les contradictions de notre société, parviennent à promouvoir une autre organisation des temps sociaux, alors peut-être pourrons-nous expérimenter des modes de partage et des types de richesse plus modernes, plus démocratiques et plus civilisés.
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  • Quelques articles à lire publiés par l'INSEE Lorraine http://www.insee.fr/fr/insee_regions/lor/home/home_page.asp<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p><o:p> </o:p> 


    Les salaires des Lorrains en 2004 Novembre 2006 -  Économie Lorraine  N°67 - 4 pages<o:p> </o:p> 

    Début 2006 : embrayer sur la croissance Août 2006 -  Économie Lorraine  N°63 - 8 pages<o:p> </o:p> 

    Attractivité économique de la Lorraine : concentrée dans le sillon lorrain et le nord de la Moselle Mai 2006 -  Économie Lorraine  N°54 - 8 pages > Dossier complet électronique<o:p> </o:p> 

    L'Économie sociale et solidaire progresse en LorraineMai 2006 -  Économie Lorraine  N°55 - 4 pages<o:p> </o:p>

    Moselle : une double dynamique métropolitaine et transfrontalière Février 2006 -  Économie Lorraine  N°44 - 4 pages > Dossier complet électronique

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  • En ce week-end plutôt automnal qu'hivernal, à savourer le silence (un peu de solitude ne fait pas de mal), à mettre un peu d'ordre dans les papiers et autres courriers, voici une citation de Spinoza qui laisse à réféchir. Le commentaire est de André Comte-Sponville, philosophe humaniste, défenseur d'une spiritualité laïque. Peut-être une façon de faire de la politique autrement.



     "Ne pas se moquer, ne pas déplorer, ne pas détester, mais comprendre".



    On ne juge que ce qu'on ne comprend pas. Non, certes, que tout se vaille ! Il y a d'honnêtes gens et des crapules, des sages et des fous, des héros et des lâches, des génies et des crétins, des saints et des salauds.



    Qu'on préfère les premiers aux seconds, c'est la moindre des choses. Mais nul n'a choisi d'être ce qu'il est, ni ne peut devenir quelqu'un d'autre.



    Il choisit ses actes ? Bien sûr. Mais en fonction de ce qu'il est, qu'il n'a pas choisi.



    Il change ? Nous changeons tous. Mais tout changement a ses causes, qui l'expliquent.



    Ainsi, tout est vrai, tout est rationnel, tout est nécessaire.



    Se moquer d'un fou ? Ce serait être aussi fou que lui.  Haïr un méchant ? Ce serait commencer à lui ressembler. Mieux vaut le comprendre, lui pardonner et s'en protéger seulement.



    Aimer ses ennemis, ce n'est pas renoncer à les combattre ; c'est les affronter sans haine, sans mépris, sans colère. La vérité et la sérénité vont ensemble ; ensemble, l'ignorance et la haine.


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  • Dans son dernier livre " La Dissociété " (Seuil), Jacques Généreux analyse tout d'abord, le risque majeur que fait courir le néo-libéralisme à l'humanité, celui de " faire basculer les sociétés développées dans l'inhumanité de " dissociétés ", peuplées d'individus dressés (dans tous les sens du terme) les uns contre les autres ".


    Il condamne comme fausse l'idée que les gouvernements nationaux aient été involontairement dépassés par " l'élargissement de l'espace et du pouvoir de l'économie mondiale ".


    Il considère qu'il leur ait toujours possible de ressaisir la barre et que la guerre économique n'est pas une fatalité. Pour lui, " la politique ne s'est pas retirée ", simplement, elle façonne le monde dans le sens des intérêts du capital financier. Il ne s'agit donc pas de replacer l'économie sous le contrôle de la politique mais de " la remettre au service du bien commun ".


    Jacques Généreux souligne que l'écart de performance entre les Etats-Unis et l'Europe tient au fait que l'Union européenne se prive d'utiliser les outils politiques de la croissance (droits de douanes, déficits publics, relance de l'investissement...) alors que les Etats-Unis, tout en assurant du contraire, ne s'en privent jamais. Enfin, il règle leur compte aux politiques sécuritaires et affirme : " Quand une société troque la sécurité sociale pour la sécurité tout court, elle prend en réalité le chemin de l'insécurité générale ".


    Jacques Généreux, propose, dans la dernière partie de son ouvrage, une " refondation anthropologique du discours politique et économique ". Il appuie ses propositions sur des découvertes scientifiques de l'éthologie, de la théorie de l'évolution, du cerveau humain comme cerveau social. Ces découverts confirment son intuition et son analyse selon lesquelles " l'humanité est mue par deux aspirations en interaction permanente : désir de libération et désir de socialisation, le désir d'être soi et le désir d'être avec ".


    C'est sur cette analyse (même si elle se situe après, dans le plan de son ouvrage) que Jacques Généreux s'appuiera pour faire une critique extrêmement détaillée de la théorie néo-libérale et répondre à la question : "Pourquoi et comment des millions d'individus persuadés que la coopération solidaire est cent fois préférable à la compétition solitaire restent-ils impuissants à refonder sur elle leur système économique et politique " ?


    Il complète cette critique par la critique de deux autres types de société. En effet, les deux aspirations humaines qu'il a mises en évidence lui permettent de distinguer trois types de sociétés qui entravent l'épanouissement de l'individu.
    La première, " dont l'archétype est la société de marché néolibérale " réprime " le désir d'être avec". La seconde est l' ”hyper-société" du système collectiviste ou communiste qui, au nom de la société, étouffe " le désir d'être soi ". La troisième est la société totalitaire qui réprime les deux aspirations.

    <?xml:namespace prefix = o />A ces " sociétés de régression ", Jacques Généreux oppose une " société de progrès humain " qui permet de concilier librement l'aspiration à " être soi " et l'aspiration à " être avec ".Un bon livre est un livre qui apporte des réponses mais qui suscite aussi des questions. Le livre de Jacques Généreux ne fait pas mentir cette règle. La principale question que pose son livre est sans doute celle-là : "Peut-on vraiment se passer de Marx ?" L'analyse par Marx des contradictions du capitalisme, celle des classes sociales ne sont-elles pas des éléments indispensables à la compréhension du capitalisme contemporain ? Peut-on se passer de l'analyse de Marx de la multiplicité des relations multiples que les individus ont les uns avec les autres (le langage, le travail, l'amour, le conflit...) dans lesquelles se fait et se défait le lien des individus à la société et qui, en retour, les constitue eux-mêmes ? Peut-on, également, considérer comme dépassée la perspective de Marx de la réduction du temps de travail, développée dans les " Grundrisse ", comme but ultime de la société et de l'individu pour qui " l'universalité de son développement, de sa jouissance et de son activité dépend de l'économie de son temps " ?
    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>
    D'abord par les réponses qu'il apporte, mais aussi par les questions qu'il suscite, le livre de Jacques Généreux est un livre important. A lire, absolument.

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