• Tout simplement superbe

    "La face karchée de Sarkozy", une BD détonante

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    La face karchée de Sarkozy" Philippe Cohen, Richard Malka, Riss - Vents d'ouest- Fayard

    L'album commence le 6 juin 2098 : à la Sorbonne, un étudiant soutient sa thèse sur "un phénomène qui allait profondément bouleverser la démocratie et annoncer une nouvelle société : le sarkozysme".

    Et c'est le point de départ d'une biographie tout en images où sont rappelées les difficultés scolaires de Nicolas Sarkozy en début de secondaire, la façon dont il a subtilisé à Charles Pasqua la mairie de Neuilly, les coups montés contre Jacques Chirac et un principe de base : "le premier étage de l'action, c'est la com".

    Brûlot de campagne et enquête fouillée
    Originalité de cette bande dessinée, elle constitue une enquête fouillée sur le ministre de l'Intérieur et présidentiable de l'UMP, signée par un des deux auteurs de "La face cachée du Monde", Philippe Cohen, journaliste à Marianne. Les dessins sont d'un dessinateur de Charlie Hebdo, Riss, et le scénario a été conçu par l'avocat Richard Malka. Le choix de la forme BD permet évidemment de noircir le trait ou forcer la satire, mais l'album s'achève sur la liste de toutes les sources et références justifiant les propos tenus par les personnages.

    Les rapports avec les médias, surtout, sont épinglés, même si quelques médailles sont décernées, d'abord à Jean-François Kahn (patron de Philippe Cohen à Marianne...); mais aussi à l'ancien directeur de "l'Express", Denis Jeambar ("indépendant, dégagé au Seuil" !). Bref, un livre détonant qui devrait alimenter la campagne et servir de premier brûlot anti-Sarkozy.

    "La face karchée de Sarkozy" par Philippe Cohen, Richard Malka, Riss (Fayard, Vents d'Ouest, 15 euros). 


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  • Ce que coûterait aux salariés la victoire de Sarkozy <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />lundi 19 février 2007 par Jean-Jacques Chavigné dans D&S 

    De nombreux économistes se sont penchés sur ce que le programme économique de Sarkozy coûterait à l'Etat et ont, heureusement, été amenés à souligner son invraisemblance et son absence de cohérence. Ils l'ont même « explosé en vol » jeudi 5 février ruinant toutes ses prétentions de sérieux. (cf. communiqué précédent) Mais, curieusement, personne ne semble s'intéresser à ce que coûterait la victoire de Sarkozy à 90 % des salariés, ceux qui gagnent moins de 2 200 euros par mois. A écouter Sarkozy, ces salariés ne pourraient qu'y gagner : il leur suffirait de travailler plus. Mais cette affirmation est en pleine contradiction avec la pratique du gouvernement auquel appartient Sarkozy.

     

    Ce gouvernement, en effet, a fait passer le « contingent annuel autorisé » d'heures supplémentaires de 130 à 220 heures (et plus par « accord » selon la loi Fillon du 4 mai 2004, ce qui a donné 230 h dans la poissonnerie et 360 h dans la restauration). Or, c'est le dépassement de ce contingent annuel autorisé qui déclenche le paiement des heures supplémentaires avec une majoration de 100%. Auparavant, dès la 131ème heure supplémentaire, le paiement de chaque heure supplémentaire était majoré de 100%. Aujourd'hui, ce n'est qu'à la 221e heure (ou la 231e, la 361e...) qu'aura lieu cette augmentation. Cela revient à travailler plus pour gagner moins : l'inverse de ce qu'affirme Sarkozy qui n'a jamais annoncé qu'il reviendrait sur cette mesure.

     

    De même c'est le gouvernement avec Sarkozy et Fillon qui a reporté la majoration des heures supplémentaires comprises entre 35 h et 39 h qui devait, par décision de la gauche, passer de 10% à 25% le 1er janvier 2005... Elles sont restées à 10% jusqu'au 1er janvier 2008 : 5 millions des salariés peuvent dire merci à Sarkozy-Fillon d'avoir continué a travailler plus en gagnant moins... Idem avec l'extension des forfaits jours, le rachat rendu possible à taux zéro des comptes « épargne-temps » et la déduction des temps de trajet professionnels du temps de travail effectif (loi Borloo de janvier 2005).

     

    Mais au moins ces salariés verraient-ils leurs impôts diminuer ? C'est en tous les cas ce qu'affirme Sarkozy. Mais cela n'a rien à voir avec la réalité des propositions de Sarkozy et de l'Ump. Leurs priorités ne concernent pas les salariés puisqu'il s'agit de diminuer l'impôt sur les sociétés et l'impôt de solidarité sur la fortune (grâce au bouclier fiscal que Sarkozy veut porter à 50% du revenu et qui n'a qu'une seule véritable fonction : protéger ceux qui paient cet impôt).

     

    Quand à l'impôt sur le revenu il suffit de constater à qui sa baisse a profité durant les gouvernements Raffarin et de Villepin (auxquels participait Sarkozy) pour comprendre que la très grande majorité des salariés ne sera pas concernée.

     

    En 2002, 10% des contribuables avaient profité de la baisse moyenne de 5% ; en 2003, 4,5% des contribuables avaient profité de 56% de la baisse ; en 2004, 2,9% des contribuables avaient bénéficié de 45% de la baisse... Non seulement Sarkozy ne proposent pas de revenir sur ces mesures, mais il propose d'aller encore plus loin.

     

    Il est par contre un autre impôt que Sarkozy s'est bien donné garde de chiffrer mais qu'il veut soumettre au débat « sans a priori idéologique » : la « Tva sociale ». Chacun sait, en effet, que Sarkozy n'a pas d'a priori idéologique... La droite, les néo-libéraux ont depuis longtemps étudié la question et veulent porter le taux de Tva de 19,6% à 23 ou 25%. Une hausse de 5 points de <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName w:st="on" ProductID="la Tva">la Tva</st1:PersonName> pour un salarié gagnant 2 200 euros par mois et dépensant la presque totalité de son salaire mensuel, cela représente une hausse du coût de la vie d'environ 100 euros chaque mois !

     

    La privatisation d'Edf-Gdf, souhaitée par Sarkozy, aura, elle aussi, de graves répercussions sur le pouvoir d'achat des salariés.

     Dans tous les pays où le gaz et l'électricité ont été privatisés, les tarifs ont été multipliés par 2, 3 ou 4. Ce qui est logique puisque les actionnaires privés n'ont qu'une idée en tête : leurs dividendes. Les tarifs n'ont pas bougé en 2007 pour ne pas effrayer l'électeur. Mais si Sarkozy gagne, attention aux factures : chacun peut faire son calcul.

    Si le prix du pétrole brut augmente : attention, là encore, à la facture à la pompe car la droite a supprimé la « flottaison » de <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la Taxe">la Taxe</st1:PersonName> intérieure sur les produits pétroliers (Tipp) qui permettaient de diminuer cette taxe en proportion de l'augmentation du prix du brut. Et Sarkozy refuse d'y revenir.

     

    Avec Sarkozy, la santé coûtera de plus en plus cher aux salariés.

     

    Sarkozy et l'Ump proposent d'instaurer une franchise annuelle non remboursable de 50 à 100 euros sur les consommations de soin. Cela signifie que chaque année, les 50 ou 100 premiers euros que vous paierez à votre médecin ou votre pharmacien ne vous seront pas remboursés. Déjà que le forfait hospitalier a été élevé, que vous payez un euro par consultation, que nombre de médicaments ont été dé-remboursés...

     

    La diminution du nombre de médicaments remboursés, l'augmentation du tarif des généralistes de 20 à 23 euros tout cela va dans le même sens.

     

    Quant à la réforme de l'assurance maladie, elle est loin d'avoir produite tous ces effets les plus négatifs. Si Sarkozy l'emporte, il ne faudra pas attendre beaucoup pour voir toujours plus diminuer les soins remboursés par l'assurance obligatoire. En contre-partie, les tarifs des assurances complémentaires seront, en quelques années, multipliés par 1,5 ou 2. Là aussi, chacun peut faire son calcul.

     

    Les salariés qui voudront faire grève pour compenser la baisse de leur pouvoir d'achat ne le pourront pas : les propositions de Sarkozy vident le droit de grève de son contenu et rendraient pratiquement impossible (comme au Royaume-Uni) le recours à ce droit qui ne serait plus qu'une coquille vide.

     Le « contrat de travail unique » que Sarkozy veut imposer en s'inspirant du Cne rendrait d'ailleurs encore plus difficile toute revendication salariale. La généralisation du Cne signifierait, en effet, la précarité généralisée, la possibilité pour tout salarié d'être licencié sans motif et sans indemnité à n'importe quel moment.

    Les salariés qui partiront en retraite seront frappés de plein fouet par la loi Fillon qui allongera d'au moins un trimestre par an (et sans doute de deux) la durée de cotisation nécessaire à l'obtention d'une retraite à taux plein à partir de 2009.

     

    Quand on sait que la moyenne d'une carrière dans le secteur privé est de 37 ans, il n'est pas difficile de comprendre ce que le droit à la retraite à 60 ans signifiera pour nombre de salariés des retraites dont le montant sera en chute libre. Or Sarkozy ne propose pas d'abroger cette loi. N'était-il pas, d'ailleurs - même s'il essaie de se faire passer pour un homme neuf - membre du gouvernement Raffarin qui l'a soumise au Parlement !

     

    L'accroissement du chômage produit par la politique de Sarkozy irait dans le même sens et pèserait encore plus lourd qu'aujourd'hui sur les salaires. La diminution du pouvoir d'achat salarial programmé par la droite alors qu'il faudrait relancer la consommation pour relancer la croissance, le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, la volonté de faire travailler les salariés âgés aux dépens de tous les jeunes qui cherchent un travail : tout va dans le même sens, celui de l'augmentation du chômage.

     

    Quant à la régression du service public programmée par la droite et Sarkozy, elle se traduira forcément par une montée des inégalités face à la santé, à l'éducation, aux transports, à la culture, à la poste, aux télécommunications... qui touchera en priorité ceux dont les revenus sont les moins élevés.

     Voilà un « chiffrage » effectué d'un point de vue qui n'intéresse en rien Sarkozy ni ses « experts » des grands médias. Un chiffrage qui n'a rien a voir non plus avec les autres « chiffrages » du candidat ridiculement « effondrés », « explosés en vol » ces jours derniers par ses propres amis Fillon, Méhaignerie, Lambert, etc.<o:p> </o:p>

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  •  Ségolène Royal à Metz

     

    le 11 Avril 2007

     

     


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  • Cet article est la synthèse d'un des chapitres de "Mémento du Républicain" (Ed. Mille et unes nuits, 2006, 108 pages), ouvrage collectif réalisé par André Bellon, Inès Fauconnier, Jérémy Mercier et Henri Pena-Ruiz.
     
    C'est intéressant ; ça plait ou ça ne plait pas. Tout se discute. Pour plus de détails sur cet ouvrage, je vous invite à taper sur le lien suivant : http://www.communautarisme.net/Un-Memento-du-republicain-pour-reaffirmer-les-principes-,-resister-aux-attaques-et-repondre-a-la-crise-_a784.html
     
    L'Observatoire du Communautarisme est un observatoire indépendant d'information et de réflexion sur le communautarisme, la laïcité, les discriminations et le racisme (http://www.communautarisme.net/)

     
     
     
    Si la démocratie fait du peuple le fondement du pouvoir, elle n'en indique pas vraiment le rôle. La République, dont la finalité est la recherche du bien commun, fixe quant à elle, une référence qui va plus loin que la démocratie.

    Les crises que rencontre la démocratie (institutions, représentativité, principe d'égalité, universalité, libertés publiques...) trouvent leur origine dans le délitement de la "communauté politique" dans laquelle le citoyen recherche l'intérêt général. Le peuple n'est plus alors qu'un "agrégat de particularismes et d'individus différant par les circonstances, la naissance, l'origine socioprofessionnelle". La crise des banlieues a pleinement montré cette absence de liant social.

    Tout comme pour la République, la
    souveraineté, l'égalité et la liberté
    sont les principes fondamentaux de la démocratie. Mais ce qui différencie la démocratie de la République, c'est que la première favorise la diversité alors que la seconde recherche l'unité. "La démocratie accorde une place spécifique aux particularismes qui composent une société car elle considère l'individu en fonction de ses intérêts particuliers, voire locaux. A l'inverse, la République recherche en permanence l'intérêt commun au-delà de ces particularismes."

    Démocratie République
    Ce qui est bon pour l'individu est bon pour ses semblables ou ceux de sa communauté. Ce qui est bon pour l'ensemble des citoyens est bon pour chacun d'entre eux.
    Primauté de l'individu comme être isolé. L'individu, en outre, est transcendé en citoyen lorsqu'il est dans l'espace publique.
    Priorité au domaine privé. Séparation du domaine public et du domaine privé.
    Mise en avant de l'individualisme avec le risque du communautarisme et de replis identitaires générateurs de conflit. Mise en avant de l'intérêt général "sans étouffer" les intérêts particuliers. La diversité culturelle, protégée et garantie, peut s'exprimer dans la sphère publique.
    Le citoyen est prisonnier des particularismes et/ou des communautarismes. Le citoyen a les moyens de s'émanciper des particularismes.

    Les attaques contre l'intérêt général (privatisation des services publics) qui sont aujourd'hui fondées sur des doctrines économiques (comme la liberté du marché) se heurtent aux principes de la République, mais s'accommodent très bien de la démocratie. L'école, le seul endroit libre pour l'émancipation de l'individu, est en crise par manque de moyens, ce qui met en danger la République. "La mode est aujourd'hui à la dévalorisation des enjeux collectifs, de l'intérêt public ou commun au profit de la valorisation débridée de la sphère privée, perçue comme un bunker des libertés."

    C'est dans la Constitution, qui fait la République française "indivisible, laïque, démocratique et sociale", que sont complétées, au profit de l'intérêt général, les lacunes structurelles de la démocratie. La République essaie de donner à tous les individus les mêmes chances de réussite car l'intérêt général contribue, au bout du compte, à l'intérêt particulier, ce que ne permet pas l'inverse.

    "La démocratie est un commencement dont la République est l'aboutissement toujours inachevé."

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  • par Laurent Ribadeau Dumas (http://elections.france3.fr/presidentielles/2007/revue-de-presse)

    Pour ceux qui ne savent pas quoi lire ce week-end

     


    Le nouvel observateur s'inquiète en une et sur 10 pages : les intellos virent-ils à droite ? Entre ceux qui se rallient à Sarkozy et ceux qui ricanent de Royal, le magazine éprouve le besoin de faire le tour de Saint-Germain-des-près pour comprendre pourquoi André Glucksmann ou Max Gallo se rallient à Sarkozy.

    Bernard-Henri Levy rassurera les lecteurs de l'hebdomadaire : « oui, je suis de gauche » tout en restant « perplexe » face au discours de  Ségolène Royal.

    De toute façon, François Cusset, prof à Sciences-Po, relativise : « nous assistons à la première présidentielle de l'âge postintellectuel ».

    Pas de quoi inquiéter Jean Daniel, qui, dans son éditorial, confesse qu'il est sorti réconforté du discours de Ségolène Royal à Villepinte : « une femme qui avait quelque chose à dire et qui le disait bien ».

    Si la méthode Ségolène Royal ne fait pas l'unanimité au sein même du PS, il semble, à la lecture du Courrier International, qu'elle séduise beaucoup plus outre-Manche. « Ses techniques participatives ont suscité des idées originales et intéressantes en matière de débat politique » écrit Andreas Whittam Smith dans The Independent.
    The Wall Street Journal est moins enthousiaste, jugeant que Ségolène Royal s'est « officiellement réincarnée en socialiste traditionnelle ».

    Le Point prend lui de la distance avec le duo Ségo-sarko pour s'intéresser à « La nouvelle vie de José Bové » et aux « derniers jours de Chirac à l'Elysée ».

    On découvre ainsi la maison écolo du leader altermondialiste et nouveau candidat à la présidentielle. Rien à voir avec les ors Elyséens que le couple Chirac s'apprêtent à quitter.

    Les photos, c'est la force de Paris Match : on peut ainsi voir Ségolène Royal qui « contre-attaque » à Villepinte, Sarkozy devant ses comités de soutien à <?XML:NAMESPACE PREFIX = ST1 /><ST1:PERSONNAME ProductID="la Mutualité" w:st="on">la Mutualité</ST1:PERSONNAME>, ou François Bayrou qui grimpe dans un avion, s'apprêtant à décoller comme les sondages le concernant. Mais Paris-Match, c'est aussi le poids des mots, en l'occurrence ceux de Ségolène Royal qui accorde une interview à l'hebdo, de même que François Bayrou.

    Quant à L'Express, il s'intéresse aux propositions des trois principaux candidats à l'Elysée (Sarkozy, Royal, Bayrou) pour l'audiovisuel. Mais il faut bien constater que l'hebdomadaire a cette semaine la tête ailleurs et qu'il préfère barrer sa couverture d'un gros « SEXE du nouveau pour les hommes ». Bonnes ventes assurées.


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