• J.- P. Masseret: "Il faut tourner la page!"











    Article paru dans Le Républicain Lorrain du Dimanche 27 août 2006 


     

    Le président de la Région Lorraine a fait le déplacement en Charente-Maritime pour y soutenir Ségolène Royal, en qui il voit "la candidate socialiste qui gênera le plus Sarkozy".

    LA ROCHELLE. - Jean-Pierre Masseret vit son baptême du feu à La Rochelle. "Je considérais que l'Université d'été était un lieu d'échange et de formation à l'usage des militants plutôt que des élus. Et puis j'étais très souvent en vacances à cette période", convient le président du Conseil régional de Lorraine. Mais parce que 2006 n'est pas une année comme les autres au sein du PS, il a décidé de faire le déplacement. "Car je pensais que ce pouvait être un moment difficile pour Ségolène Royal et qu'il convenait donc d'être à ses côtés."

    "Mais il n'en est rien. Ça se passe bien, même si le climat est très particulier, agité par cette compétition interne en vue de la présidentielle. On sent la tension, mais elle est surtout palpable dans les couloirs, dans les discussions en aparté", ajoute celui qui ne fait guère mystère de ses sympathies envers son homologue de la Région Poitou-Charentes. "Il fallait donner un avantage réel et précoce à un des prétendants à l'investiture socialiste. Et de toutes les candidatures, c'est la sienne qui gênera le plus Sarkozy."

    Alors il s'est rapproché depuis plusieurs mois déjà de son ancienne collègue lorsqu'il était secrétaire d'Etat aux Anciens combattants. La suit comme à Frangy-en-Bresse le week-end dernier où elle a déclamé à la lettre son discours minutieusement préparé, "alors qu'elle est bien meilleure quand elle parle spontanément, comme vendredi en ouverture de cette Université d'été". N'hésite pas non plus à lui faire passer un message. "Ce que je dis surtout à Ségolène Royal, c'est de conserver toute sa liberté de ton et de jugement."

    Il voit dans la nouvelle star des sondages "une candidate qui a tout à fait la capacité et l'expérience pour tenir ce rôle". Admire "sa façon de tenter de combler le déficit entre la fonction politique et le citoyen, même si cela déplaît à de vieux militants qui n'apprécient pas sa méthode." Mais il n'en démord pas: "Ségolène prend en compte un réel besoin de la société." Et lui un risque? "En me prononçant pour le non au référendum, je me suis déjà un peu coupé de ma fédération. Mais là, je ne suis pas le seul en Moselle."

    On lui glisse que sa candidate préférée nous laisse un peu sur notre faim en matière de programme. "Elle est trop généraliste? Je pense que ce temps était nécessaire. Maintenant, il va falloir choisir le moment pour changer de braquet et avancer des propositions." En sachant que la route est longue et semée d'embûches. "Rien n'est gagné, ni à l'intérieur du parti, ni à l'extérieur. Mais si le choix du candidat avait lieu aujourd'hui, elle serait désignée", estime l'ancien coureur de fond, qui sait toutefois qu'on ne lève les bras qu'une fois la ligne d'arrivée franchie en vainqueur.


    Michel Bitzer


    Envoyé spécial à La Rochelle


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